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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 02:38

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HISTOIRE D’EAU .  29 AOUT 2010.

 

Cette journée à Bassin Bleu me donne envie de parler d’eau.

 

Bassin Bleu, c’est un bel endroit magique.

 

Une cascade, des bassins successifs d’eau turquoise.

Et le dernier bassin, le plus haut, mystérieux, encaissé, et dont on dit qu’il est magique.

Simbie, la divinité des eaux, s’y trouverait…

 

La première fois, il y a quelques semaines, avec Marine, nous avions pris la route touristique.

L’autre route.

 

Jacmel, Lavanneau, Bassin Bleu.

 

En voiture. On gare le pick-up devant la dernière maison. Il est écrit, à la craie : parking   10 Dollars.

      

Avant même de stationner, vous avez déjà quatre guides autour de vous, le responsable local, les traceurs de route, les désœuvrés divers qui vous demandent de l’argent.

 

C’est rare, dans cette région. Ils sont peu « agressifs » en général. Et je n’avais jamais trop perçu cela.

 

Mais là … Ils ont dû voir trop de blancs. Les dollars leur sont montés à la tête.

 

La première fois, donc, j’ai piqué une crise. Marine et Doudouche se sont planqués derrière leur chapeau.

 

Trop de monde, trop de demandes.

 

J’ai demandé au vieux qui parlait fort, et qui, à midi, sentait le clairin ( alcool de première distillation) combien me coûterait l’air que je respire, le chant des oiseaux et l’eau du bassin que j’avalerai en nageant.

      

Il n’a pas tout compris, sauf que j’étais en colère.

 

J’ai renvoyé trois des quatre « guides » et emprunté le petit bout de chemin.

 

Nous avions passé un bon moment. A lutter contre le courant, à plonger, enfin plouffer, dans l’eau bleu et verte, à oser, pour certains ( pas moi) aller au bout du dernier bassin.

 

Belle journée, dont nous parlions avec le maire adjoint à La Montagne, l’autre jour.

 

 

Et Christian nous dit : mais pourquoi n’allez-vous pas à  Bassin Bleu par le chemin de La Montagne. Vous évitez les guides, le parking, les vieux ivrognes.

 

Direct dans l’eau …

 

Et nous avons pris rendez-vous pour aujourd’hui.  Et le magistrat est venu.

 

C’est facile : arrivés à La Montagne, vous bifurquez à Colin, laissez la voiture un peu plus loin, finissez à pied.

 

Une demi-heure de marche et vous êtes direct dans le dernier bassin, par le haut…

 

 

C’était exactement ça, comme prévu.

 

Sauf qu’on ne m’avait pas dit que les communautés locales m’attendraient, pour me parler de leurs maisons, de leurs pépinières, de leur projet de route touristique de la Montagne à Bassin Bleu… D’autant qu’ils savaient que l’adjoint serait là.

 

     

Donc la demi-heure s’est transformée : un peu de marche, grande  réunion, et tout le monde est descendu vers le bassin.

 

Je pensais faire une petite visite de week-end.

 

Nous étions quarante, au bord du bassin.

 

Descente à pic, vertigineuse. Marche délicate.  Soleil de midi. Mille degrés.

Trempé, dégoulinant…

 

Donc petite baignade à l’arrivée.

 

C’est impressionnant de se baigner devant 39 personnes qui vous regardent. Surtout pour moi … Hum.

 

Mais bon, c’était impératif.

 

Doudouche a piqué une tête aussi.

 

Puis, au bout d’un moment, retour.

 

Le contraire d’une descente vertigineuse, c’est une montée abrupte.

 

Abrupte est insuffisant, comme mot. Epuisant mais beau.

 

Mais, il y en avait qui soufflaient plus que moi.

 

 

 

Et on a déliré sur cette idée de chemin touristique.

 

L’idée, pourtant est bonne :

      

On arrangerait un peu le chemin, et on proposerait des visites du bassin par la Montagne. La pente avec des mulets ou des chevaux, comme à Santorin.

 

En haut, un bar-buvette, cool et frais.

 

Des gens gentils sur le parcours.

 

Un barbecue en bas, ou un riz ak pois au bord de l’eau.

 

Les touristes, ils viendraient, vers ce joyau.

 

On leur demanderait un forfait global pour tout, écrit sur un tarif calligraphié, ils n’auraient pas d’attaques en règle de guides et de parkmen…

 

Bref, une excursion calibrée et organisée. Sereine et calme.

      

Imaginez :

 

Vous arrivez de votre Europe, du Canada ou d’ailleurs.

Même de Port au Prince après une nouvelle insupportable semaine.

 

Votre hôtel de Jacmel, un dimanche, c’est un peu triste et vous connaissez déjà toutes les plages.

 

Un pick up vous prend à la réception, en route vers Bassin Bleu.

Traversée de rivière. Vous trouvez ça tellement merveilleux. L’aventure à la porte de la ville.

On pourrait vous proposer un siège à l’arrière du pick-up, pour le vent dans les cheveux.

Attention, il arrive qu’elle soit en crue, la rivière. Le picotement du suspense et de l’imprévu.

On a même vu des voitures emportées par le courant…

Mais pour vous, cela passe.

      

Puis le passage de Sable Cabaret, mer turquoise. Tellement romantique.

 

Le difficile commence, dans cette montée caillouteuse et variée. La vue est sublime.

Jacmel au loin.

 

La Montagne, et on vous dépose dans les sous-bois au bout de la route. Exubérance tropicale. Moiteur, chaleur. Les feuilles de bananier sont parfaites dans ce décor de paradis. On dirait une pub.  ( de quoi, au fait ? Shampoing, yaourt, assurance-vie ?)

 

Puis après un grand verre de jus glacé (fruit de la passion, papaye, goyave, citron vert …) on vous installe confortablement sur la selle d’un mulet calme.

 

Descente au rythme lent d’une caravane.  Les mulets connaissent le chemin. Ils le font depuis des générations pour transporter l’eau des habitants.

 

      

Découverte des bassins. Bleu-vert à couper le souffle.

Beauté et mystère.

 

 

Après le barbecue, ou le raps sur la berge, remontée lente des mulets.

 

Vous somnolez sous le soleil.

 

J’hésite à mettre un groupe de musique  rurale pour le retour sur le plateau où vous retrouvez le pick-up.

 

Mais je pense qu’on vous offrira le café, le chocolat à la cannelle.

 

Il y aurait peut être une boutique : souvenirs, artisanat de Jacmel et environs, produits agricoles du centre de transformation, photos de vous plongeant. Un peu de rhum, si vous voulez.

      

 

Et puis retour à l’hôtel. Pourvu que la rivière soit franchissable. Sinon, c’est le détour.

 

 

Voilà, vous rentrez, fatigués, heureux, dépaysés.

 

 

Je vais y  réfléchir…

 

Je voulais parler de l’eau… J’y reviendrai très vite.

 

Cela s’appellera : Dis moi quelle eau tu bois, je te dirai qui tu es.

Parce qu’ici, l’eau est différente, selon l’endroit où on vit et la classe à laquelle on appartient.

 

      

Pour les photos : c’est long de les charger sur le blog.

Alors, j’ai trouvé une technique : un lien vers un album Picasa.

Il suffit de cliquer sur le lien : «  link » tout en haut, au dessus de la photo

    

 

 

Et puis, au hasard du net, un très bon blog écrit par quelqu’un, quelque part , ailleurs, en Haiti.

 

C’est très bien écrit , par Jean François Labadie, et ça s'appelle : " Pour ne pas oublier"   Vous y êtes en direct en cliquant sur ce "link" ci-dessous.

 

  link

 

 

 

 

 

 

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